Communiqués

Quelles crues pour demain ? Zoom sur le Chalonnais

Publié le mardi 9 février 2021

Depuis des milliers d’années, on pouvait considérer les crues comme un phénomène naturel dû aux pluies et à la fonte des neiges. A partir des années 60, les aménagements apportés par les activités humaines (urbanisme, agriculture, voirie, …etc.) ont de plus en plus modifié l’écoulement des eaux, au point qu’aujourd’hui l’état dit de catastrophe naturelle peut être le plus souvent considéré comme usurpé.

Dans le Val de Saône , les sols vite saturés favorisent le phénomène de ruissellement pluvial, accentué par l’apport plus important des bassins versants (30 000 km2). A partir du 19e siècle le chenal a été aménagé pour le transport fluvial. Des digues ont été construites pour protéger les cultures, les populations installées et les activités économiques. Aujourd’hui, aucun ouvrage de protection ne permet plus de modifier significativement l’écoulement des « grandes crues » (décennales, trentennales, centennales…)

Les crues dites hivernales (de décembre à mars) sont devenues de plus en plus fréquentes, plus impactantes et coûteuses, le comblement des zones d’expansion se poursuivant tout comme la réduction de la capacité du rôle d’éponge des zones humides, des haies, des arbres.

A partir des années 80, les efforts conjugués des associations environnementales (Saône et Doubs Vivant) et de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et de l’EPTB Saône et Doubs ont permis de limiter les dégâts. Mais les connaissances scientifiques et techniques, les recommandations des SDAGE(s) ont été impuissantes à changer suffisamment les pratiques.

La crue de 1982 atteignait un débit de 930 m3/s ; celle de 2018, 2200 m3/s ; la crue de 1840, qui sert actuellement de référence pour l’urbanisme, avait atteint 4000 m3/s. Or l’état des lieux en 2021 concernant l’évolution des causes n’incite pas à l’optimisme. Le dérèglement climatique va y ajouter une augmentation de 50 % des aléas liés aux sécheresses et inondations d’ici 2050.

On estime qu’1 euro investi dans des actions d’adaptation permettrait d’économiser entre 3 et 6 euros en coûts évités.

Sources :

  • Agence Rhône Méditerranée Corse :RMC
  • Etablissement Public Territorial de Bassin : EPTB Saône et Doubs
  • Alterre – Repères N°80 
  • Saône et Doubs vivant : coalition associative interrégionale dans les années 90 

Lire également Val de Saône et Bassin Versant : la situation se dégrade